Poème hors thème ce jour pour le poème du mardi de Lydie:
Un médaillon représentant son profil orne l'ancienne demeure(à présent station météo) de sa famille à Roscoff,où Tristan Corbière,poète né et mort à Morlaix(1845/75) dormait et écrivait dans un canot.
Il faut bien dire que les Roscovites eurent dans l'ensemble quelque mal à apprécier la personnalité tourmentée et hors norme de ce poète "maudit"...
Il est pourtant devenu,au fil des décennies, un des hommes célèbres dont la cité corsaire se vante,un peu tard il est vrai!
i j’étais noble Faucon,
Tournoierais sur ton balcon…
— Taureau : foncerais ta porte…
— Vampire : te boirais morte…
Te boirais !
— Geôlier : lèverais l’écrou…
— Rat : ferais un petit trou…
Si j’étais brise alizée,
Te mouillerais de rosée…
Roserais !
Si j’étais gros Confesseur,
Te fouaillerais, ô Ma Sœur !
Pour seconde pénitence,
Te dirais ce que je pense…
Te dirais…
Si j’étais un maigre Apôtre,
Dirais : « Donnez-vous l’un l’autre,
Pour votre faim apaiser :
Le pain-d’amour : Un baiser. »
Si j’étais !…
Si j’étais Frère-quêteur,
Quêterais ton petit cœur
Pour Dieu le Fils et le Père,
L’Église leur Sainte Mère…
Quêterais !
Si j’étais Madone riche,
Jetterais bien, de ma niche,
Un regard, un sou béni
Pour le cantique fini…
Jetterais !
Si j’étais un vieux bedeau,
Mettrais un cierge au rideau…
D’un goupillon d’eau bénite,
L’éteindrais, la vespre dite,
L’éteindrais !
Si j’étais roide pendu,
Au ciel serais tout rendu :
Grimperais après ma corde,
Ancre de miséricorde,
Grimperais !
Si j’étais femme… Eh, la Belle,
Te ferais ma Colombelle…
À la porte les galants
Pourraient se percer des flancs…
Te ferais…
Enfant, si j’étais la duègne
Rossinante qui te peigne,
Señora, si j’étais Toi…
J’ouvrirais au pauvre Moi,
— Ouvrirais ! —
Un médaillon représentant son profil orne l'ancienne demeure(à présent station météo) de sa famille à Roscoff,où Tristan Corbière,poète né et mort à Morlaix(1845/75) dormait et écrivait dans un canot.
Il faut bien dire que les Roscovites eurent dans l'ensemble quelque mal à apprécier la personnalité tourmentée et hors norme de ce poète "maudit"...
Il est pourtant devenu,au fil des décennies, un des hommes célèbres dont la cité corsaire se vante,un peu tard il est vrai!
CHANSON EN SI
i j’étais noble Faucon,
Tournoierais sur ton balcon…
— Taureau : foncerais ta porte…
— Vampire : te boirais morte…
Te boirais !
— Geôlier : lèverais l’écrou…
— Rat : ferais un petit trou…
Si j’étais brise alizée,
Te mouillerais de rosée…
Roserais !
Si j’étais gros Confesseur,
Te fouaillerais, ô Ma Sœur !
Pour seconde pénitence,
Te dirais ce que je pense…
Te dirais…
Si j’étais un maigre Apôtre,
Dirais : « Donnez-vous l’un l’autre,
Pour votre faim apaiser :
Le pain-d’amour : Un baiser. »
Si j’étais !…
Si j’étais Frère-quêteur,
Quêterais ton petit cœur
Pour Dieu le Fils et le Père,
L’Église leur Sainte Mère…
Quêterais !
Si j’étais Madone riche,
Jetterais bien, de ma niche,
Un regard, un sou béni
Pour le cantique fini…
Jetterais !
Si j’étais un vieux bedeau,
Mettrais un cierge au rideau…
D’un goupillon d’eau bénite,
L’éteindrais, la vespre dite,
L’éteindrais !
Si j’étais roide pendu,
Au ciel serais tout rendu :
Grimperais après ma corde,
Ancre de miséricorde,
Grimperais !
Si j’étais femme… Eh, la Belle,
Te ferais ma Colombelle…
À la porte les galants
Pourraient se percer des flancs…
Te ferais…
Enfant, si j’étais la duègne
Rossinante qui te peigne,
Señora, si j’étais Toi…
J’ouvrirais au pauvre Moi,
— Ouvrirais ! —
Que de "Si" ! Je t'éviterai le sempiternel "avec des si ... bla bla bla" mais je te dirai simplement, et si on n'arrêtait jamais de rêver ...
RépondreSupprimerBisous Mama ... (et maintenant si j'allais dormir hein ? ;) )
bravo ! bonne journée
RépondreSupprimerun beau partage- vu le style je pensais que l'auteur était plus de l'époque médiévale --
RépondreSupprimerc’est très beau-
avec des si on mettrait paris en bouteille !!
j'aime beaucoup :! bravo-
bisous-
"la lune plaque en métal clair" > Le crapaud. Ça m'a marqué !
RépondreSupprimerEt si j'étais moi, que dirai-je et que ferai-je?
RépondreSupprimerJoli poème !
Poète maudit, je ne sais pas mais tourmenté, cela se sent dans son écriture.
RépondreSupprimerBonne soirée
Bonsoir,
RépondreSupprimerUne poésie qui interpelle, ce qui est certain, c'est qu'avec des si nous ferions beaucoup de choses, ou les changerions, mais voilà, les si ne sont que suppositions.
Belle poésie.
Bonne soirée
Bises
Je me suis un peu renseigné sur ce Tristan, c'est vrai qu'il avait l'air un peu tourmenté ce poète décharné qui ne devait pas manger tous les jours à sa faim.
RépondreSupprimerJe découvre ! Spécial tout de même, qu'un canot pour demeure ! On a fini par le reconnaître ... belle découverte Evelyne ! Bonne toute fin de ce jour ! Bisous♥
RépondreSupprimerje me souviens bien de cette maison ! je ne connaissais pas du tout ce poète et d'ailleurs peu le connaisse
RépondreSupprimerbon mercredi,ici c'est avec la pluie
Belle découverte j'aime beaucoup ce style un peu décalé....Bisoussss
RépondreSupprimerQuelle merveille ce poème. On peut donc écrire dans un canot et ne pas être trop chaloupé dans sa tête !
RépondreSupprimerBisous
Bonjour Evelyne. Ce poème est original et -je trouve- un brin paillard. J'espère que tu vas bien. Bisous
RépondreSupprimerEh ben, tu nous as trouvé un sacré poète de derrière les fagots. Je suis assez éberlué par la modernité de ses vers, son côté libertaire qui ose tout. Tu m'étonnes qu'il n'ait pas plus à l'époque, le pauvre. Il était trop en avance sur son temps.
RépondreSupprimerCe vieux Roscoff qui sent si bon l'air salin et le goémon. Et des vers (non pas ceux de vase !)tellement contemporains.
RépondreSupprimerBisous